Grâce à YouTube, je suis tombé sur une vidéo de grande valeur: une interview de William Goldman (Butch Cassidy, All the president's men, Maverick et mon film préféré, The Princess Bride) en 1984, où il explique les coulisses de plusieurs de ses scénarios. C'est à cette occasion qu'il dira la fameuse phrase "In Hollywood, nobody knows anything". Un document à voir, donc, à cette adresse: http://www.youtube.com/watch?v=AomMhv04whY&feature=related. Attention, c'est en trois parties.
Du point de vue de la dramaturgie, ce que l'on peut en retenir, c'est que le scénario est avant tout une structure. Goldman explique que pour All the president's men, basé sur un livre, il avait la possibilité d'inclure des scènes géniales, mais qu'il les a laissées sur le côté, car elle n'entraient pas dans la structure du film. Peu importe le spectacle de ces scènes, il faut préserver "the spine" - la colonne vertébrale - du film à tout prix. Sinon, dit-il, ces scènes meurent "comme des baleines échouées sur la plage".
Il est intéressant également de relever la façon dont Goldman conçoit ces scènes: il réfléchit en terme de "fonction". Telle scène sert à avancer tel concept, telle autre à préparer tel élément... Ce n'est qu'ensuite qu'il rend ces scènes spectaculaires/passionnantes.
Troisième élément, au sujet du style d'écriture, Goldman est partisan d'un style très libre, probablement issu de son expérience d'auteur de romans, loin du la forme épurée (presque dénuée de style) que l'on préconise aux jeunes scénaristes. Il considère le scénario comme un outil de vente (au producteur), et il est prêt à tout inclure dans le script pour le transformer en film. Y compris des clins-d'œil, des à côté, des tournures littéraires... Tout ce qui est normalement "interdit" au scénariste.
Dommage que Goldman soit sur une pente descendante depuis plusieurs années (son dernier scénario est Dreamcatcher, une adaptation ratée de Stephen King) car il parle bien de son métier.
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