24 novembre 2006

Ecrire une comédie

Faire de l'humour dans un film, être "comique", est une tâche ardue. La comédie est une mécanique de précision, de nombreux auteurs le disent, mais il n'existe pas à proprement parler de "manuels de comédie" où l'on apprendrait les ficelles du genre. C'est que l'humour est fonction de son époque et des circonstances, il est en perpétuel mouvement. Figer l'humour dans des livres n'est donc pas possible.

Néanmoins, en partant de zéro, l'apprenti-auteur peut se perdre dans les dédales de calembours et de vannes vaseuses sans savoir par où commencer. La comédie est une mécanique, disions-nous, chaque mécanique comporte des pièces différentes, qu'il est aisé d'énumérer.

C'est ce que nous allons faire. Prenons les gros succès de comédies françaises et classons-les selon le type d'humour qu'ils présentent. Bien sûr, les films regroupent très souvent plusieurs éléments en même temps.

La parodie: comme Asterix et Obelix, Mission Cléopâtre. L'humour vient ici du détournement de références communes (et actuelles, d'où la courte durée de vie de ce genre), des références sérieuses tournées en dérision. Plus les références sont sérieuses, plus le détournement peut-être féroce et drôle.

Le benêt: le personnage a toujours un cran de retard sur les situations, d'où des quiproquos, des incompréhensions etc. Les films avec Pierre Richard jouent sur ce ressort. Evidemment, le benêt doit être confronté à un monde plein de dangers qui le dépassent complètement et s'en sortir indemne. C'est l'ode à la naïveté. Le dîner de cons pousse ce principe à son apogée.

Le buddy movie: deux personnages très différents sont mis ensemble contre leur gré et obligés de suivre la même aventure. De leurs différences naîtront des situations amusantes. La Grande Vadrouille et le Corniaud sont basée sur ce principe. Le bourgeois intellectuel face au "corniaud" de service. Les différences sociales vont ressortir.

La caricature: prendre un archétype de personnage et pousser ses défauts au maximum. Brice de Nice est une caricature du fils-à-papa pas très doué. Le rire provient des références à la réalité qui sont complètement exagérées.

Les bons mots: ici le rire ne provient pas de la construction de personnages, mais uniquement de phrases bien ficelées, comme savait le faire Audiard. Impossible de construire une histoire sur base uniquement de bons mots, mais il ne faut pas sous-estimer cet outil, qui se retrouve dans la plupart des films comiques. Ce sont des phrases qui font toujours sourire même sorties du contexte.

Cette liste n'est pas exhaustive. Les possibilités sont nombreuses, surtout en croisant plusieurs méthodes entre elles pour en former de nouvelles. Lorsque l'on veut faire de l'humour, il faut toujours se poser les questions suivantes: d'où vient l'humour? Est-il possible de maximiser le rire? Cet humour fait-il avancer le récit?

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