Vous connaissez beaucoup de métiers où l'on sait que l'on a bien travaillé quand on a vraiment souffert? Ce genre de métiers où l'on se pose des questions si la douleur n'a pas été assez vive?
Ecrire, c'est ça: un métier de maso.
Cet après-midi, j'ai écris un texte comme ça, coulant de source, en ligne directe du cerveau à la page. Je n'ai rien vu venir: ça semblait si limpide, un véritable soliloque sur papier. Je l'ai écrit sans le sentir passer. C'était vraiment agréable.
Ah! L'erreur!
Evidemment qu'il était pourri. Heureusement que j'ai un patron qui passe derrière pour me botter le train de temps en temps. Mais quand même, ça fait bizarre: pourquoi je suis obligé de me torturer pour écrire convenablement? C'est ça ma vocation? Souffrir ad vitam aeternam? Oh, la joie!
Le pire, c'est qu'avec l'habitude, comme un chien de Pavlov, je commence à anticiper ces mauvaises surprises. Du coup, je m'arrête d'écrire si ça ne fait pas mal. Je me pose des questions: oulà mon coco, c'est trop facile, arrête-toi immédiatement! Veux-tu bien souffrir s'il te plaît? Ce n'est pas une question, c'est un ordre!
Oui, je sais, j'ai besoin d'aller voir un psy rapidement.
Mais j'imagine que c'est le métier qui rentre. Je m'auto-botte le cul avant que le patron ait à le faire. Oui, à part aujourd'hui, donc... Ce n'est pas évident de s'enfoncer soi-même une épingle à tricoter dans... enfin, je vous laisse imaginer.
Tout cela est bien sympathique, mais ce qui m'inquiète vraiment, c'est ça: je crois que ça me plait!
2 commentaires:
Tant que t'aimes ça, continue...
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Signé "Au bazar"
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