08 septembre 2005

Les marathoniens

Je suis à peu près sûr que 99% de la population à déjà écrit un début de roman, souvent à l'adolescence. Environ 99% de ces débuts de romans ne dépassent pas 10 pages. Ce qui laisse une infime portion de romans effectivement achevés.

Ecrire un roman, c'est long et pénible. Il faut que tout soit cohérent sur la longueur. Car, après tout, atteindre un niveau professionel d'écriture est donné à tout le monde, sur un texte court. Mais quand il faut être parfait tout au long de 300 ou 400 pages, les candidats au poste sont moins nombreux.

La plupart abandonnent par découragement, par fainéantise, mais les plus tenaces arrêtent parce qu'ils ne savent plus quoi écrire! Une histoire doit se construire avant même de prendre le stylo. Il faut avoir une vague idée de l'endroit vers lequel il faut aller. C'est une question de motivation: le pauvre soldat Philippidès n'aurait jamais pu crier "nenikamen" ("nous avons gagné") après la bataille de Marathon, en Grèce, s'il ne s'était pas mis en tête d'atteindre Athène à tout prix. Il s'était donné une destination dés le départ. Sans cela, il aurait perdu courage en cours de route et se serait laissé tomber avant d'avoir atteint son but.

Pour écrire un roman, l'apprenti-auteur doit connaître sa destination. Il doit également connaître son moyen de transport, la façon dont il va atteindre son but: le style, les thèmes abordés, en somme, tout l'apparat qui mettra en valeur la profondeur du texte.

Afin de ne pas écrire "dans le vide", l'apprenti-auteur peut s'appuyer sur les règles de la dramaturgie. Son récit n'en sera que plus palpitant. Quelles sont ces règles? La Poetique d'Artistote en décrit les principales. Je vous conseille donc de jeter un coup d'oeil sur cet ouvrage.

Le plan de travail peut servir d'aide mémoire pour des textes dont l'écriture s'étalle sur une longue période. L'apprenti-auteur peut s'aider de fiches, de listes, de toutes sortes d'artifices pour pallier l'étroitesse de son cerveau.

Pour terminer le marathon en bonne santé, l'apprenti-auteur veillera à se donner un horaire de travail raisonnable, constant et régulier. Il n'oubliera pas les moments de repos, mais n'en abusera pas. La pratique d'un exercice physique est chaudement recommandé.

En conclusion, seule la motivation profonde de l'apprenti-auteur pourra le distinguer des 99% de la population. Mais une motivation mal organisée peut souvent menée à la déception.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Mon cher Nicolas, je lis ton blog avec attention et je t'encourage a continuer dans la voie que tu te fixes,que ce soit le cinéma, la musique ,le roman ou la fiche de cuisine.
Et ce pour une raison simple, tu es un personnage habité par tes désirs, avec un minimum de retour sur les réalités de ces métiers et avec ce grain de folie qui permet d'y faire son nid sans être broyé par la contrainte ( entretien cette flamme du mieux que tu pourras) ++

Nicolas Van Peteghem a dit…

Je ferai le maximum pour y arriver, merci pour le commentaire. Le problème c'est que je suis loin d'être le seul avec la flamme, par contre je suis quelqu'un avec la flemme. Un peu plus de travail ne pourrait pas me nuire, mais bon... je profite encore (un peu) de ma jeunesse :)

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