Il y a une règle quasi universelle dans la fiction: quand le héros élabore un plan, rien ne va se passer comme prévu, tout va aller de travers, toutes les prévisions vont s'avérer fausses.
Dans Scarface, par exemple, Tony Montana est d'accord de piéger la voiture d'un politicien, mais au dernier moment la petite fille du pauvre gars monte dans la voiture... renversant tous les plans de Tony.
Dans les thrillers, cette règle est facile à comprendre pour faire monter le suspense. Mais dans d'autres genre aussi, elle peut se montrer très puissante.
Prenons une simple comédie romantique.
Le héros, peu habile avec les filles, prépare savamment son rendez-vous amoureux. Il prévoit un restaurant délicieux, il prévoit de termine la soirée dans un bar branché, il prévoit de ne pas trop parler de lui-même, il prévoit d'embrasser la fille, il prévoit de ne pas la laisser s'échapper sans fixer un nouveau rendez-vous. Tout à l'air parfaitement orchestré. Le héros s'est préparé à la victoire. Il la mérite.
Mais c'est le héros. Et un héros n'a pas droit à la victoire facile. Pour créer du conflit, ingrédient principal d'une fiction, tous les éléments vont se retourner contre le héros. D'abord le restaurant sera fermé, l'obligeant lui et sa conquête d'aller manger au hasard dans le premier bistrot venu. Ensuite, emporté par son élan, le héros va ne parler que de lui, sans s'en rendre compte. Puis, il n'osera jamais l'embrasser: jamais il ne trouvera un moment adéquat malgré ses multiples essais. Il y aura toujours quelqu'un, quelque chose, pour le retenir. Et puis en fin de soirée, lorsqu'il s'apprête à fixer un nouveau rendez-vous galant, voilà qu'il se met à pleuvoir des cordes, obligeant les tourtereaux à courir pour trouver un abris et se perdre définitivement de vue...
Ce genre de choses, dans la vie réelle, font passer le héros pour un sombre idiot. Dans une fiction, elles le rendent éminemment sympathique, car le spectateur aura probablement vécu des situations similaires. Il y a donc un sentiment d'empathie qui se crée. Et le héros devient attachant. Le reste de ses péripéties prendront donc une importance plus grande aux yeux des spectateurs.
Néanmoins, un plan contrarié amène le héros à entreprendre de nouvelles actions pour renverser la vapeur, et arriver à son objectif initial. Ces nouvelles actions seront encore plus héroïques, car demandant un grand effort, et elles rendront la victoire finale nettement plus méritée.
Conclusion: si un plan ne fonctionne jamais comme prévu, au final le résultat voulu est obtenu.
1 commentaire:
haha tellement vrai.Ca nous est tous arrivé
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