28 janvier 2007

Let's talk about sex!

Commençons l'année avec un sujet agréable: le sexe.

Au cinéma, le sexe est un argument marketing assez éculé mais toujours aussi efficace. Mettez une blonde pulpeuse sur l'affiche et tout ira bien. Mais du point de vue dramaturgique, le sexe peut devenir un casse-tête assez perturbant.

En effet, les scènes de sexe n'apportent rien dans une histoire. Elle ne font que montrer de manière plate une attirance entre deux êtres. Mais dans le sexe, il n'y a aucune subtilité: pas de sous-entendus, pas de conflit, pas d'avancée dramaturgique.

Certains scénaristes ont bien essayé d'injecter ces éléments dans des scènes de sexe. Je pense aux James Bond, où l'on ne compte plus les innombrables scènes de sexe où la partenaire est une espionne qui tente de sous-tirer des informations ou de tuer l'ami James. Les relations sexuelles, au sens corporel du terme, sont alors une métaphore de relations de type dominant/dominé (qui prend le dessus, qui fait mal à l'autre, etc.)

Mais ce cas de figure ne peut pas s'utiliser dans une comédie romantique par exemple.

Alors, comment évacuer la "question sexuelle" dans ce type de film?

La réponse hollywoodienne classique consiste à évacuer la question en mettant le sexe très tôt dans le film. Rencontre, coup de foudre, sexe. Et ensuite la véritable dramaturgie peut se mettre en place, avec les schémas romantiques habituels. Pensons à Pretty Woman, où la question à été poussée à l'extrême, puisque la fille est une prostituée.

Est-il possible d'envisager une autre place pour le sexe dans un film?

Effectivement, on se rend bien compte que dans la réalité du monde, le sexe intervient plutôt comme une sorte de conclusion heureuse des schémas romantiques. Au cinéma, c'est l'inverse. Peut-on envisager de rester plus proche de la réalité? C'est à dire de placer le sexe en apothéose de la relation?

En réalité non, car on retombe alors dans les travers que j'ai énoncé ci-dessus: la scène de sexe n'apporte rien. C'est une scène figée, dont on connait à l'avance le déroulement et l'issue. Les films où le sexe arrive en apothéose ne s'attardent pas sur ce moment, préférant une ellipse sobre.

Quoiqu'il en soit, dans toutes les relations amoureuses cinématographiques, le sexe semble être un passage obligé. Car il y a une gradation des relations amoureuses. La rencontre, les aprioris négatifs, la coup de foudre, la relation sexuelle, les disputes, le moment de grâce où tout s'arrange, et enfin l'amour éternel et ils eurent beaucoup d'enfants.

Et quid des schémas classiques, type Roméo et Juliette, où la question sexuelle est tout bonnement évitée? Peut-on envisager une comédie romantique sans sexe?

Le cinéma reflète la société telle qu'elle est actuellement. Y a-t-il des amours sans sexe aujourd'hui? A chacun d'y répondre.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne suis pas d'accord sur le fait que les scènes de sexe n'ont aucun interêt scénaristique : voir par exemple la série Nip/Tuck ou même les films de Paul verhoeven.

Quid des valseuses ou le sexe (et le fait de prendre du plaisir) devient carrément un enjeu dramatique majeur ?

Nicolas Van Peteghem a dit…

Mmh, je suis à la fois d'accord et pas d'accord.

Le sexe en tant qu'enjeu est énorme, c'est clair, et c'est un enjeu ô combien valable.

Mais pour moi, dans un film, le sexe reste du domaine du McGuffin (même si ce n'est pas exactement ça). C'est à dire qu'il est extrêmement important jusqu'au moment où on le montre.

Grosso modo, l'anticipation du sexe entraîne chez les protagonistes une série de comportements conflictuels très intéressants pour construire un scénario. Mais à partir du moment où le sexe est obtenu, le conflit s'arrête. Montrer longuement des corps nus s'enlacer n'a quasiment aucun intérêt.

Voilà pour les scénario de type thrillers, où le sexe n'est même qu'un élément de l'intrigue secondaire... Alors dans les films romantiques, il constitue un vrai problème: soit il devient le seul moteur dramatique, et sa monstration signifie la fin du conflit, soit - comme je l'évoque dans l'article - on l'évacue dés le départ pour placer l'enjeu dramatique à un autre niveau.

Anonyme a dit…

Je suis d'accord pour 99% des films mais prenons le cas de Black Book vu il n'y a pas longtemps (attention spoilers)

C'est pendant une scène de sexe que l'officier allemand découvre que l'héroïne est juive :
L'attente est crée lorsqu'elle se teint les cheveux puis les poils pubiens afin que l'officier ne puisse se rendre compte de rien (un autre personnage est même impressionné par son perfectionnisme)

Mais pendant la scène de sexe, elle pousse l’officier sur un fauteuil. Elle se met à genou et lui lui attrape les cheveux : il s'aperçoit alors qu'ils sont teints.
Elle avoue, mais la scène de sexe peut continuer tout de même avec un rapport complètement différent.

Anonyme a dit…

Une pensée spéciale pour la "Liaison Pornographique", qui joue avec nos attentes assez bien. Même chose pour "Sur mes lèvres".

Anonyme a dit…

Je ne suis pas trop d'accord ave cc echapitre Nicolas,dans Djebel ouasch .com qui a traine des années sur VF il es tsurtout question de deux rapports ,scenes de sexes à l'appui , l'un où justement le protagoniste du fait d'un rapport sexuel diffrent desenchante de la vie tant attendue avec sa blonde-l'autre où la blond eparcours le chemin inverse et se fait violer et dilapider au lieu e tplace d evivre un almour longtemps espere avec ledit prisonnier - le cul c'es tsuper important dans la vie nicolas.
jacques.

Nicolas Van Peteghem a dit…

dans la vie oui, mais au cinéma...?


je reste sceptique, même si j'avoue avec le recul que cet article était un peu trop intégriste.

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