31 mars 2010

Choisissez le plan B

L'expérience est formelle: un scénariste qui écrit est fainéant. Pour poursuivre son rythme de croisière sans faire fondre son cerveau, il a rapidement tendance à utiliser des clichés, des petits raccourcis, les grosses ficelles. C'est valable pour tous les domaines de l'écriture: création de personnages, préparation/paiements, obstacles, répliques, etc;

Un exemple simple: notre protagoniste, un scientifique un peu fou, veut prévenir monsieur le Maire que le volcan du coin est sur le point de se réveiller. Oui, mais voilà, le Maire refuse de l'écouter. Pourquoi?

Le cerveau fainéant fait rapidement son oeuvre, et, selon les références ingérées pendant l'enfance, le scénariste échafaude un plan du genre: c'est une ville touristique, et on ne peut pas se permettre d'évacuer tout le monde, surtout juste avant la Fête Nationale.

Ca, c'est le plan A. J'ai eu besoin de 15 centièmes de secondes pour l'inventer.

Il est pourri.

Car, en réalité, je n'ai rien inventé du tout. J'ai simplement utilisé un "module interchangeable d'intrigue" (je devrais déposer l'expression) pompé dans un des innombrables navets abusant du cliché.

Le travail du scénariste ne commence que quand il dépasse le stade du plan A, et se met à réellement *imaginer* un plan B. C'est infiniment plus difficile. Mais plus gratifiant, aussi.

Le Maire pourrait refuser, parce que le scientifique a sauté sa femme. Parce que le Maire est son petit frère qui fait un complexe d'infériorité et qu'il veut tout gérer tout seul.... Parce que le Maire est une féministe qui n'a pas à recevoir des ordres d'un homme.

On invente ce que l'on veut. Mais que l'on *invente*.

Faites l'effort de toujours choisir le plan B.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Mais comme dit notre maitre Hitchcock : mieux vaut partir du cliché que d'y arriver.

Le plan A que tu rejettes, c'est grosso modo celui des Dents de la mer (le premier).

Le problème n'est pas le sujet. Le problème est ce que l'on fait du sujet.

PhP

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