"Je ne vous jette pas la pierre, Pierre."Dans un contexte politique:
"La droite est gauche et la gauche maladroite."Ou encore, en philosophie:
"L'existence précède l'essence, mais l'essence est de plus en plus chère."Quant à Pascal, il écrivait, dans ses Pensées:
"Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point."Une variante de l'antanaclase, appellée antanaclase elliptique, est très appréciée par les humoristes. Elle consiste à omettre la répétition, la laisser sous-entendue, tout en continuant à jouer sur le double sens du mot. Par exemple, Pierre Desproges disait:
"L'intelligence, c'est comme les parachutes, quand on en a pas, on s'écrase."Le mot qui devrait être répété, c'est le verbe s'écraser, qui prend un sens différent selon que l'on soit en parachute ou non. Sans l'antanaclase elliptique, l'effet humoristique serait totalement détruit:
"Quand on a pas d'intelligence, on s'écrase, et quand on a pas de parachute, on s'écrase."On voit bien que l'idée y est, mais c'est nettement moins élégant!
Fort utilisée lors des plaidoiries, l'antanaclase permet aux ténors du barreau de reprendre les termes de leur adversaire pour en détourner le sens. Imaginons le dialogue suivant:
"- Circonstance aggravante: l'accusé était le maître de la victime!Le mot "maître" prend ici un sens différent.
- Mais il n'était pas maître de lui-même."
Dernière variante: l'antanaclase antinomique. Prendre deux mot a priori opposés (blanc/noir) mais dans un contexte différent, ce qui crée la surprise. Par exemple:
"Napoléon était un petit homme mais un grand général."Ou encore ce célèbre slogan publicitaire pour une petite voiture citadine:
"Elle est petite, mais elle est grande."
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