"Je suis trop laide dans cette robe.Dans la vraie vie mon jeu préféré consiste à détecter ce genre de basses manoeuvres et à enfoncer leur instigateur encore plus bas:
- Mais non, pas du tout, tu es magnifique, ma chérie."
"- C'est vrai que t'es moche là dedans. Peut-être qu'avec un sac sur la tête..."Ce qui explique sans doute pourquoi je vis seul.
Plus subtilement, l'autocatégorème désigne aussi la manoeuvre d'un accusé qui reconnait ses torts, mais en les exagérant tellement qu'ils ne paraissent plus vraisemblables.
"Oui, c'est vrai, j'ai volé un morceau de pain. Je suis un ignoble personnage, sans coeur, sans limites, je suis une bête immonde qui mérite la cachot pour avoir ôté un bien si précieux, ce symbole christique, oui, c'est vrai, je mérite le châtiment suprême car j'ai commis l'irréparable..."Avant la fin de sa phrase, on a déjà envie de le libérer!
En littérature, l'autocatégorème est relativement rare, mais on le retrouve chez Molière, qui fait dire à Tartuffe:
"Oui, mon frère, je suis un méchant, un coupable,C'est plutôt dans le langage parlé, dans les discours, que l'on retrouvera cette figure de style. Les grands orateurs de la Rome Antique en étaient friands.
Un malheureux pécheur, tout plein d’iniquité,
Le plus grand scélérat qui jamais ait été.
Chaque instant de ma vie est chargé de souillures ;
Elle n’est qu’un amas de crimes et d’ordures ;
Et je vois que le ciel, pour ma punition,
Me veut mortifier en cette occasion.
De quelque grand forfait qu’on me puisse reprendre,
Je n’ai garde d’avoir l’orgueil de m’en défendre.
Croyez ce qu’on vous dit, armez votre courroux,
Et comme un criminel chassez-moi de chez vous ;
Je ne saurais avoir tant de honte en partage,
Que je n’en aie encor mérité davantage."
Si vous voulez reconnaître un faux modeste, cherchez les autocatégorèmes!
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